posté le 05-08-2009 à 14:49:52
Mba Obame aux abois. Comme Mba Abessole et Mamboundou il y'a quelques années
Propos liminaire de André Mba Obame
Conférence de presse du 04 août 2009
Le 17 juillet dernier, j'ai annoncé depuis Barcelone en Espagne que
j'étais candidat à l'élection présidentielle du 30 août 2009 pour
succéder à feu le Président Omar Bongo Ondimba.
Le 19 juillet 2009, j'ai été le premier surpris par l'accueil
enthousiaste que les Gabonais, par milliers, m'ont réservé à l'aéroport
Léon Mba de Libreville.
Après le dépôt de ma candidature à la CENAP, j'ai entrepris, à
l'invitation des centaines de comités de soutien qui ont spontanément
pris l'initiative d'accompagner ma démarche, d'aller confirmer ma
candidature à travers différentes localités du pays. Je me suis rendu à
Port-Gentil le 25 juillet 2009, puis à Makokou le 29 juillet 2009 et
Mouila le 30 juillet dernier.
Ce mardi 04 août 2009, j'étais attendu par les populations de la
Nyanga. Devant les agissements intolérables du Gouvernement qui n'a
ménagé aucun effort pour m'empêcher de m'exprimer depuis mon retour au
Gabon et pour éviter de créer un climat social qui mettrait en péril la
transition démocratique que j'appelle de mes vœux, j'ai renoncé à me
rendre à Tchibanga aujourd'hui.
Pour mieux comprendre ma décision, je voudrais rappeler à l'opinion et
l'informer des agissements plus que discutables des services de l'Etat
agissant sur les instructions du Gouvernement:
• A mon arrivée à Libreville, l'accès de l'aéroport a été interdit à la
Presse et aux Gabonais venus m'accueillir par les forces de sécurité.
La police avait reçu l'ordre d'interdire toute déclaration d'André M'ba
Obame à la Presse. Le même jour, trois citoyens français, faisant
partie de mon staff de campagne, qui étaient arrivés à Libreville par
le même vol que moi, se sont vu interdire l'entrée sur le territoire
gabonais
• A l'occasion de mon séjour à Makokou, tout a été mis en œuvre pour
empêcher la tenue de la rencontre qui était prévue avec les
populations. La salle municipale qui avait été louée et payée à cet
effet - nous en détenons encore le reçu- a été retirée au comité
d'organisation. C'est finalement dans la cour d'un compatriote que nous
avons pu organiser cette rencontre. La ville de Makokou ressemblait à
une localité en état de siège. Les forces de sécurité et de défense
avaient quadrillé toute la ville pour dissuader les populations
d’assister à cette rencontre.
• A Mouila, l'organisation de ma visite a été confrontée aux mêmes
difficultés qu'à Makokou et un des responsables de l’organisation a
passé la nuit qui a suivi mon passage dans les geôles de la police de
Mouila.
• Aujourd'hui à Tchibanga, l'escalade s'est poursuivie. Toutes les
salles de la ville nous ont été refusées par les autorités locales. Et
c'est le petit-fils de feu le Général Boulingui qui a pris la
courageuse responsabilité de me recevoir chez lui pour permettre
d'échanger avec nos compatriotes de la Nyanga. Le responsable de
l'organisation de ma visite a été entendu pendant plus de deux heures
par les agents du 2ème bureau - le B2. Et les émetteurs de TV+, qui
devaient assurer la retransmission de mon séjour à Tchibanga, ont été
mis hors service par Gabon Télécom qui en assure la gestion locale.
Toutes ces manœuvres sont inadmissibles dans un pays démocratique. Et
j'affirme ici que le Gabon, au matin du 08 juin 2009, était une
démocratie. Je souhaite qu'il continue à en être ainsi.
De vous à moi, si les manœuvres du gouvernement se limitaient à ce que
je viens de vous décrire, je me serais rendu à Tchibanga, comme je me
suis rendu à Port-Gentil, à Makokou et à Mouila.
Mais c'est parce qu'il me revient que ce que visent réellement mes
adversaires c'est l'annulation de ma candidature par des procédés
dilatoires, que j'ai entrepris de mettre définitivement un terme à ma
tournée citoyenne.
Des huissiers ont été envoyés à Tchibanga pour constater que
j'organisais une manifestation politique à Tchibanga, de sorte que ce
constat puisse être utilisé pour saisir la Cour Constitutionnelle et
obtenir l'annulation de ma candidature. Comme ancien Ministre de
l'Intérieur vous vous doutez bien que je serai le dernier à méconnaître
les dispositions de la loi électorale. Mais, lorsque j'observe les
agissements de ceux qui veulent le pouvoir à tout prix, je me méfie
même quand je sais que je suis dans mon bon droit.
Je devais me rendre à Tchibanga aujourd'hui, demain mercredi à
Koulamoutou, puis jeudi à Lambaréné pour finir avec Oyem et
Franceville. Avec regret j'ai donc pris la décision d'arrêter ma
tournée citoyenne pour ne pas offrir l'occasion à mes adversaires
d'affecter un peu plus, comme ils le font depuis plusieurs semaines, la
plupart des institutions démocratiques de notre pays.
Ce qui se prépare depuis plusieurs jours et qui est grave, c'est la
tentative d'élimination de la candidature d'André Mba Obame. Et ce par
tous les moyens possibles.
Mais comme je l'ai dit à chacune de mes déclarations depuis l'annonce
de ma candidature, j'irais jusqu'au bout de ma démarche. Je l'ai dit à
Port-Gentil, je l'ai dit à Makokou, je l'ai dit Mouila et je vous le
redis ici aujourd'hui :
Quels que soient les circonstances, les obstacles ou les intimidations dont je pourrais faire l'objet, je ne renoncerais pas !
Le Gouvernement prétend agir au nom de la loi et au motif que mes
déplacements et mes interventions constitueraient des actes de campagne
électorale. Lorsque je lis le journal l'Union et la teneur des
communiqués qui y sont publiés, lorsque j'écoute et que je regarde les
chaînes publiques de radio et de télévision, je me demande vraiment qui
est en campagne électorale. Je me demande et tous les Gabonais se
demandent si c'est Mba Obame qui réquisitionne les salles de réunion
des Ministères pour organiser des réunions politiques clairement
indiquées comme participant de la campagne pour l'élection
présidentielle du 30 août 2009. Lisez le journal l'Union de ce jour et
vous constaterez par vous-même.
Le Gabon est un état de droit et j'entends que force reste à la loi.
Dès demain matin, je vais engager une équipe d'huissiers de justice qui
iront constater les violations flagrantes du code électoral par les uns
et les autres et par le Gouvernement ; parce que de vous à moi, les
tournées à travers le pays, spontanément organisées par le premier
Ministre à un moment où l'urgence est l'organisation d'une élection
capitale pour l'avenir du pays ne trompent personne. Pas même le
Premier Ministre lui-même.
Mais en réalité, le véritable huissier qui sera amené à constater et à
relever les différentes violations de la loi ainsi que les abus de
pouvoir du gouvernement c'est le peuple souverain. Et j'invite le
peuple à sanctionner durement les contrevenants le 30 août prochain,
car c'est à lui que reviendra la décision finale.
J'ai toujours dit qu'en 1990, lorsque le Président Omar Bongo Ondimba a
pris la décision du retour au multipartisme dans notre pays, tous les
acteurs politiques n'étaient pas d'accord avec lui. Loin de là.
Aujourd'hui les masques tombent. Deux mois après le décès du Président
Bongo Ondimba, notre pays a connu une régression démocratique jamais
connue jusqu'à ce jour. Même aux plus tristes moments du monopartisme,
jamais notre pays n'avait connu cela.
Que ceux qui veulent continuer à faire campagne impunément avec les
moyens de l'État continuent. Ils disposent des médias d'État, de la
force et même de la justice. Le 30 août prochain, le peuple mettra un
terme à tout cela et ils le savent.
Un pouvoir qui a peur utilise toujours la violence pour passer en
force. C'est ce à quoi nous sommes en train d'assister au Gabon depuis
quelques semaines. La défaite est évidente et la peur se ressent dans
les agissements du Gouvernement.
Mais que les auteurs de ces actes qui déshonorent notre pays et
compromettent son avenir sachent que le monde a changé. Avec la
globalisation, la communauté internationale s'est dotée d'un instrument
juridique qui protège les peuples et sanctionne où qu'ils aillent les
hommes politiques qui agissent contre leurs peuples. Le Tribunal Pénal
international est une réalité à laquelle j'invite tout le monde à se
souvenir lorsqu'il pose des actes.
A tous et surtout au Peuple gabonais je finirai avec cette citation de Gandhi :
"A l'instant où l'esclave décide qu'il ne sera plus esclave, ses chaînes tombent."
05-08-2009
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